Intermittence du spectacle
Comment optimiser les périodes creuses quand on est intermittent du spectacle ?
Entre deux dates, deux tournages ou deux festivals, le temps peut sembler suspendu. Ces moments inhérents au travail des intermittents du spectacle peuvent être source d’opportunités. Voici quelques pistes concrètes pour tirer parti de ces parenthèses !
D’un cachet à l’autre… Que faire ? Pour les intermittents du spectacle, cette interrogation revient régulièrement. Après le rythme intense d’un tournage, d’une tournée ou d’un spectacle, une pause peut être bienvenue ; c’est aussi le moment de nourrir votre art, de créer autrement ou encore d’étendre votre réseau de relations. Le point sur ce précieux « entre-deux ».
1. Se former (sans se ruiner)
Les formations constituent un excellent moyen de valoriser ces temps moins actifs. L’Afdas, opérateur de compétences pour la culture, finance de nombreuses sessions adaptées aux profils intermittents : perfectionnement technique, apprentissage de logiciels, gestion de projet, langues, développement de l’activité, écriture… Le catalogue est vaste, et les formations peuvent se suivre en présentiel ou à distance.
Pour en bénéficier, il faut justifier d’un minimum d’activité professionnelle au cours des 24 derniers mois, variable selon les métiers :
48 jours ou cachets pour les artistes interprètes, musiciens, metteurs en scène et réalisateurs ;
88 jours pour les techniciens du spectacle vivant ;
130 jours pour les techniciens du cinéma et de l’audiovisuel.
Une fois ces seuils atteints, l’Afdas peut prendre en charge tout ou partie de la formation. L'inscription se fait directement sur leur plateforme ou via les organismes partenaires.
Thomas, acteur et scénariste, suit une formation immersive à l’écriture de scénarios à Lille pour 12 mois, avec le programme Eureka Serie. Il explique : « J’ai postulé grâce à l’Afdas à cette formation qui s’adresse à 12 scénaristes émergents européens. »
Bon à savoir : certaines formations certifiantes (type bilan de compétences, VAE, etc.) sont aussi éligibles. Il est recommandé d’anticiper les démarches, notamment en période de forte demande. En outre, les heures de formation entrent, sous certaines conditions[BS1] dans le calcul des 507 heures annuelles requises pour bénéficier d’un droit d’intermittent du spectacle.
« Heureusement que j’ai l’écriture en parallèle de mon métier d’acteur »
2. Créer (sans pression)
Ces périodes entre deux contrats sont souvent l’occasion de se recentrer sur un projet personnel : écriture, répétitions, candidature à une résidence, animation de ses réseaux sociaux ou mise à jour de son book... Le temps long permet de sortir des logiques de production rapide. « Heureusement que j’ai l’écriture en parallèle de mon métier d’acteur », confie Thomas. « Cela me permet de m’épanouir et de pratiquer mon art d’une autre manière, mais aussi d’avoir des compléments d’heures et de revenus. »
Les appels à projets, résidences ou aides à la création sont souvent ouverts à candidatures en continu : un bon réflexe consiste à bloquer une journée par semaine dédiée à la veille, à la rédaction de dossiers ou à la recherche de partenaires.
« Ces moments de creux sont aussi là pour préparer le terrain »
3. Diversifier ses activités
Nombre d’intermittents développent une activité complémentaire : enseignement, médiation culturelle, animation, voix off, régie… parfois hors secteur culturel. Ces missions ponctuelles permettent de diversifier ses revenus sans sortir du régime : « Aujourd’hui, c’est presque une nécessité d’avoir plusieurs casquettes à côté de son métier d’acteur », estime Thomas. En respectant certaines règles (ne pas excéder les seuils annuels d’heures hors champ spectacle), cette flexibilité peut sécuriser un parcours et éviter de dépendre uniquement des cachets artistiques. Et puis, c’est une autre manière de trouver de l’inspiration !
Bon à savoir : France Travail met à disposition des fiches pratiques sur le cumul d’activités et les règles spécifiques à l’intermittence. Ces ressources permettent de mieux anticiper l’impact d’un travail complémentaire sur vos droits.
4. Soigner son réseau
Le bouche-à-oreille et la notoriété dans le milieu professionnel joue un rôle fondamental pour dénicher de futurs contrats. Nouer de nouvelles relations et entretenir les anciennes font donc partie intégrante des métiers de la scène et de l’audiovisuel. « Si entre deux tournages, j’ai un mois et demi d’inactivité, j’essaie non seulement d’être productif dans mon écriture mais aussi de voir mes amis comédiens, d’aller au théâtre, de participer à des ateliers collectifs », raconte Thomas. « C’est très important de ne pas s’isoler. Le fait de voir du monde peut donner des idées. Ces moments de creux sont aussi là pour préparer le terrain et retrouver une période pleine ! »